Un film d’horreur pas toujours bien fichu mais avec des scènes mémorables où des animaux sauvages drogués par l’eau polluée sont lâchés dans la ville !

Wild Beasts – Belve feroci (1984)

(Les bêtes féroces attaquent)

Ecrit et réalisé par Franco Prosperi

Avec Lorraine De Selle, John Aldrich, Ugo Bologna, Louisa Lloyd,…

Directeur de la photographie : Guglielmo Mancori / Montage : Mario Morra / Musique : Daniele Patucchi

Produit par Frederico Prosperi

Horreur

Italie

Dans une ville du Nord de l’Europe, les animaux sauvages d’un zoo sont plongés dans une crise de folie furieuse. Elles réussissent à s’échapper et tuent tous les êtres humains qu’ils croisent.

« Wild Beast- Belve feroci » est l’oeuvre de Franco Prosperi, réalisateur italien qui était à l’origine avec  Gualtiero Jacopetti de documentaires chocs tels le célèbre « Mondo Cane » (1962) ou « Africa addio » (1966) qui montrent toute l’horreur des actes humains.  Prosperi pense que pour dénoncer quelque chose, il faut le faire franchement et montrer les horreurs qui se produisent réellement. Et dans ce qui restera son seul film de fiction, il applique les mêmes codes.

Le vrai sujet, prétexte plus ou moins convaincant de l’action et de la violence de « Wild Beast » est le danger de la polution. En contaminant l’eau, les drogues synthétiques vont rendre les animaux fous furieux et les pousser à s’attaquer aux hommes. Une histoire qui lui aurait été inspirée d’un fait divers au Congo. Quoi qu’il en soit Prosperi n’y va pas par quatre chemins et nous livre un résultat violent et gore.

Le film aurait dû être tourné en Rhodésie (actuel Zimbabwe) où des producteurs locaux étaient intéressés par le scénario de Prosperi. Mais l’instabilité politique les pousse à se réfugier en Afrique du Sud où Prosperi tournera quelques scènes. Néanmoins la réputation sulfureuse de Prosperi l’obligera à rentrer en Italie où il finira par tourner l’essentiel des scènes entre Rome et Francfort.

Les acteurs sont plutôt quelconques mais sympathiques, à l’image des deux acteurs principaux, ma française Lorraine De Selle et le pseudo-Américain John Aldrich (en fait un Italien qui s’appelle Tony Di Leo et qui fait ici sa première et unique apparition sur un écran). De toute façon, on s’en doute, les acteurs ne sont pas les principales attractions du film. Et les animaux dans l’ensemble jouent très bien ! On a droit à des éléphants dans un aéroport, un tigre dans le métro, un ours blanc dans une école ou encore un guépard qui court dans les rues après une voiture. Et il faut bien avouer que les scènes sont assez incroyables ! On se demande comment Prosperi a fait pour tourner certaines scènes (et les explications de Prosperi dans son interview disponible dans l’édition française sont surréalistes. C’est tout une époque !).

Le film est à déconseiller aux âmes sensibles et aux amis des bêtes. Il est assez difficile de croire qu’aucun animal n’a été blessé, voire tuer sur le tournage (malgré les assurances du réalisateur).

Si les scènes avec les animaux sont assez fortes, on se serait passé de celles avec les enfants. La fin du coup est plutôt ratée. Prosperi a du mal à ne pas tomber dans les effets horrifiques faciles, voire jusqu’à l’absurde dans une fin expédiée. Dommage.

Le petit éditeur français The Ecstasy of Films fait ici un merveilleux travail d’édition. Leur édition blu-ray est le fruit d’un véritable travail de passionné.

DVD ou Blu-ray. Studio The Ecstasy of Films (2017). Version anglaise et italienne sous-titrée en français. Version française. Nombreux bonus.