Parfois un peu caricatural et théâtral, ce drame méconnu de Pakula repose heureusement sur un très beau trio d’acteurs

Orphans (1987)

Réalisé par Alan J. Pakula

Ecrit par Lyle Kessler d’après sa pièce

Avec Albert Finney, Matthew Modine, Kevin Anderson,…

Direction de la photographie : Donald McAlpine / Production design : George Jenkins / Montage : Evan A. Lottman / Musique : Michael Small

Produit par Alan J. Pakula

115mn

USA
Treat (Matthew Modine) et son frère Philip (Kevin Anderson) sont deux orphelins qui ont grandit seuls dans une vieille maison abandonnée de Newmark. Treat, un jeune homme violent et instable vole pour subvenir à leurs besoins, tandis que Philipe, retardé, n’a pas le droit de quitter la maison et obéit à son frère ainé. Un soir, Treat revient avec un homme abruti par l’alcool Harold (Albert Finney). Treat, fasciné par son costume et son attaché case, a décidé de le kidnapper et de demander aux amis d’Harold de payer une rançon d’un million de dollars. Mais personne ne semble vouloir payer une rançon pour Harold. Ce dernier se libère de ses liens et propose à Treat de travailler pour lui en tant que garde du corps.

« Orphans » est un huis clos entre deux jeunes hommes instables et seuls au monde, qui vivent dans une maison délabrée et isolée depuis une de nombreuses années, et Harold, un homme plus âgé qui ne semble pas avoir une vie très rangée. Leurs points communs ? ils sont tous les trois orphelins. A force de patience, Harold va réussir à apprivoiser Treat, mais son passé va le rattraper.

On ne s’étonnera pas d’apprendre que « Orphans » est tiré d’une pièce de théâtre. L’acteur et dramaturge originaire de Philadelphie, Lyle Kessler, adapte ici sa propre pièce la plus connue, sûrement très fidèlement. A la réalisation, on retrouve Alan J. Pakula, qui a signé les classiques « Kult » (1971) et « All the President’s Men » (1976) et « Sophie’s Choice » (1982). Ici il ne tente pas de cacher les origines théâtrales du film. Quasiment toute l’action se déroule dans la maison familiale de Treat et Philip. Le seul autre lieu qu’on voit en détail est le casse tenu par le vieux Barney (John Kellogg) qui rachète pour une bouchée de pain les larcins de Treat.

« Orphans » nous présente un trio intéressant de losers en manque de repères et d’affection. On frôle parfois la caricature au niveau des personnages, mais heureusement le casting est bien dirigé et les trois acteurs sont convaincants. Le trio dégage une sensibilité et une émotion réelles. Matthew Modine, alors âgé de 28 ans avait déjà une solide filmographie derrière lui (dont « Streamers » en 1983 et « Birdy » en 1984). Moins connu, Kevin Anderson avait déjà tourné dans trois longs. Et ils sont entourés par l’un des plus grands acteurs britanniques de sa génération (même s’il s’est fait finalement assez discret à l’écran), Albert Finney.

Aujourd’hui « Orphans » peut être vu en VOD (si vous tomber dessus). Nivau support physique, il existe bien un DVD américain mais qui commence à être difficile à trouver.