Un film de SF pessimiste très seventies où le gouvernement mondial interdit à la population de procréer sous peine d’être exécutés !

Z.P.G. (1972)

(Population zéro)

Réalisé par Michael Campus

Ecrit par Max Ehrlich et Frank De Felitta

Avec Oliver Reed, Geraldine Chaplin, Don Gordon, Diane Cilento,…

Direction de la photographie : Michael Reed / Production design : Anthony Masters / Direction artistique : Peter Høimark et Harry Lange / Montage : Dennis Lanning / Musique : Jonathan Hodge

Produit par Tom Madigan

Science-Fiction

97mn

USA / Danemark

Pour faire face au problème de surpopulation, le gouvernement terrien décide tout simplement d’interdire la procréation. Tout couple contrevenant sera immédiatement mis à mort avec son enfant. Malgré l’interdiction, Carol (Geraldine Chaplin) décide de ne pas avorter grâce à l’appareil installé chez eux. Quatre mois plus tard, elle l’avoue à son mari, Russ (Oliver Reed). Le couple va alors devoir ruser afin de sauver leur vie et celle du bébé.

La science-fiction des années 70 est souvent bien sombre. Catastrophe nucléaire, surpopulation, famine, invasion extra-terrestre, pollution,… L’avenir semble être rempli de dangers.

Le titre  « Z.P.G. »est un acronyme de Zero Population Growth, terme utilisé depuis les années 60 qui indique une situation où la population n’augmente pas, ni ne décroit. Dans le monde décrit dans le film, qui doit se situer autour des années 2000 (certains personnes âgées se souvient encore du monde d’avant), l’air est pollué à tel point que la population vit dans un brouillard continu et doit porter des casques de protection en extérieur. La nourriture est synthétique, les animaux et les plantes sont de lointain souvenirs.

Un gouvernement dictatorial et omniprésent (pour la protection de tous) diffuse sa propagande à longueur de journées. On n’est pas loin de « 1984 ». Russ et Carol travaillent dans un musée qui montre l’ancien monde. Ils jouent des scènes de reconstitution de la vie dans les années 70 pour le public ébahi avec George (Don Gordon) et Edna (Diane Cilento), qui sont aussi leurs amis et voisins (pour le meilleur et pour le pire).

« Z.P.G. » nous présente donc un condensé d’un avenir on ne peut plus sombre. Le paroxysme est atteint quand le gouvernement décide d’interdir la procréation pendant 22 ans pour rééquilibrer la population qui meurt de plus en plus tard grâce aux progrès de la médecine.

Sur un sujet similaire de la crainte de surpopulation, on se souvient de « Logan’s Run » (L’âge de Cristal, 1976) où l’âge limite de vie était fixé à 30 ans. Ici la solution est donc inversée, puisqu’il s’agit d’empêcher les naissances. Le choix de ne pas imposer la stérilisation mais juste de condamner à mort les contrevenants (en les laissant s’asphyxier dans une capsule fermée pendant 12 heures !) est pour le moins cruel. Mais le gouvernement autorise et même encourage les couples à adopter des poupées robots enfants en guise de substitution !

Le scénario n’est pas toujours très crédible (vous risquez de lever les sourcils un peu trop souvent – attention à la crampe !), la réalisation et la direction artistique ne sont pas des plus inspirées. On sent le budget très limité et à part dans la séquence finale, il est difficile de voir que le film a en fait été tourné au Danemark (pour une raison que j’ignore). Mais « Z.P.G. » est un film typique de de la SF pessimiste des années 70 qui est agréable à suivre. Personnellement, je me suis attaché au couple de Russ et Carol, interprété avec talent par Oliver Reed et Geraldine Chaplin, et à leur prise de risque inconsidérée pour avoir un enfant… sans tomber dans la mièvrerie pour autant. Et les enfants robotisés, réalisés en animatronique, sont flippants à souhait, comme le couple de voisins et amis (excellents Don Gordon et Diane Cilento).

L’Américain Michael Campus signait ici son premier film. Il va en tourner une poignée d’autres dans les années 70 dont les films de blaxploitation « The Mack » (1973) et « The Education of Sonny Carson » (1974).

« Z.P.G. » est un film de SF rare qui est ressorti aux Etats-Unis en DVD et blu-ray grâce à l’éditeur Kino Lorber. Des supports zonés US mais avec des sous-titres optionnels en anglais et un commentaire audio non sous-tiré de l’historien du cinéma Steve Ryfle.

DVD/Blu-ray US. Edition Kino Lorber (2017). Version originale avec des sous-titres optionnels en anglais.