Partant sur ma lancée d’un Marathon Mad Max, j’ai décidé de revoir « Mad Max Beyond Thunderdome » (1985). Mauvaise idée ?

Mad Max Beyond Thunderdome (1985)

(Mad Max : au-delà du dôme du tonnerre)

Réalisé par George Miller et George Ogilvie

Ecrit par Terry Hayes et George Miller

Avec Mel Gibson, Tina Turner, Bruce Spence, Angelo Rossitto, Helen Buday, Justine Clarke, Rod Zuanic,…

Produit par George Miller pour Kennedy Miller Productions

Aventure SF

Australie

Max (Mel Gibson) se retrouve à jouer les pions dans un puzzle politique dans Trocopolis, un oasis de « civilisation » en plein désert dirigé de main de fer par Aunty Entity (Tina Turner)

Un avion survole le désert. En passant en ras au-dessus d’une caravane, en fait une voiture menée par des chamaux, le pilote de l’avion réussit à faire tomber le cocher. Il confie le pilotage à son jeune fils et lors d’un deuxième passage, se fait tombe dans la caravane. Le cocher court derrière la caravane, mais comprend rapidement qu’il a été fait. Il lève le voile qui protége son visage. C’est Max (Mel Gibson) ! Heureusement, son petit singe, resté dans la caravane, pense à faire tomber quelques affaires, dont ses bottes et un joli sifflet (qui aura son importance plus tard !).

A force de marcher, Max, les cheveux longs au vent, réussit à rejoindre « BaterTown » (« Trocopolis » en Français). Il se doute que son chargement est là, et il est bien décidé à le récupérer. Mais pour rentrer dans la ville, alors qu’il n’a rien à vendre, il va devoir accepter un marché de la part de Aunty Entity (Tina Turner), une maitresse femme qui mène la ville de main de fer. Néanmoins elle a des petits problèmes de maintenance. Le nain (The Master) qui , juché sur les épaules d’un géant à la cervelle de petit pois (The Blaster), mène les entrailles de la ville (et fournit l’électricité grâce à de la merde de cochon) a tendance à prendre ses aises. Entity a besoin de supprimer le dit Blaster pour mettre à genoux le Master. Et rien de mieux qu’un parfait inconnu pour se charger de la tâche sans éveiller les soupçons.

Mais bon Max est taquin, et ça na va pas se passer tout à fait comme prévu.

Au milieu des années 80, George Miller, réalisateur australien célèbre pour sa saga SF apocalyptique Mad Max inaugurée en 1979, décide de faire un film pour les enfants avec des cochons dedans. Non ce n’est pas « Babe, le cochon dans la ville » qui ne sortira qu’en 1998. Pour notre plus grand malheur, c’est bien Mad Max 3 (ou plutôt « Mad Max : au-delà du dôme du tonnerre »).

J’avoue avoir eu quelques réticences à regarder ce film, mais après avoir vu le chouette Mad Max (1979) et sa suite, l’excellent et mythique « Mad Max 2 », je me suis soudainement pris d’optimisme. N’aurais-je pas jugé un peu durement ce troisième opus ?

En fait, vous l’aurez deviné, ma réponse est non. Comprenez-moi bien, « Mad Max Beyond Thunderdome » est un petit film d’aventures pour les enfants, qu’on peut apprécier en tant que tel (et encore dans le genre il y a mieux) mais ce n’est clairement pas le film qu’on pouvait attendre. Ici la brutalité des deux premiers épisodes est remplacée par une aventure très naïve et assez mignonne. Plus de courses de voitures d’ailleurs, juste à la toute fin du film, et encore il s’agit ici d’une version édulcorée grand public.

Reste quarante premières minutes acceptables, tant que Max est encore dans Trocopolis. D’ailleurs ce concept de dôme du tonnerre (une arène où la justice – primaire – est rendue à coup de baston) est plutôt chouette. Et les décors sont vraiment bons (on sent que le budget est plus important que pour les deux premiers épisodes !).

Quand Max est sauvé par son mignon petit singe en plein désert, puis par une ado qui le ramène dans une tribu où il n’y a que des enfants (on ne sait pas trop pourquoi d’ailleurs) et où on le prend pour une sorte de Dieu, c’est la catastrophe.

Difficile de dire ce qui a pu mener à un tel objet filmique. Miller a-t-il été contraint de filmer sous la menace ? Il ne fait que le co-réaliser, mais il l’a produit et co-scénarisé. Difficile de lui trouver des circonstances atténuantes si ce n’est quand même le décès de son ami et partenaire Byron Kennedy, producteur des deux premiers Mad Max, pendant la pré-production (il est mort dans un accident d’hélicoptère en faisant des repérages). C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles Miller demande à un ami réalisateur télé George Ogilvie de prendre le poste de co-réalisateur.

Du coup le film, qui aurait pu aussi bien s’appeler « Max au pays imaginaire » (les références à Peter Pan étant incontestables), s’inscrit bien dans la mouvance des films d’aventure familiaux du milieu des années 80. Sorti l’année précédente, « Indiana Jones and the Temple of Doom » (1984) fait figure de film gore à côté de ce Max plus très fou.

Pour le petit détail qui tue, sûrement pour pas se fouler, les réalisateurs ont décidé de confier le rôle de l’aviateur à celui qui pilotait un objet volant dans « Mad Max 2 ». Voir les deux films à la suite est assez déconcertant car en fait oui c’est le même acteur, il est très reconnaissable, mais non c’est un autre rôle et donc si vous attendez que Max et lui se reconnaissent à un moment donné, ben non.

Pour un certain nombre de fans, qui avaient découvert la franchise avec les deux premiers opus, il aura fallu du temps pour pardonner à George Miller une telle trahison. Jusqu’en 2015 pour être exact. Après avoir fricoté avec les cochons (Babe) et les pingouins (Happy Feet), Miller reprend la série au niveau du deuxième opus avec Tom Hardy dans le rôle de Max. Et c’est grandiose.

DVD ou Blu-ray FR. Studio Warner. DIsponible dan « Mad Max, anthologie » (2017) avec « Mad Max », « Mad Max 2 » et « Mad Max: Furry Road ». Documentaire : The Madness of Mad Max.

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