A mi-chemin entre un giallo et un slasher, Fulci livre un film violent et sombre avec des scènes gore mémorables
Lo squartatore di New York (1982)
(L’éventreur de New York)
Réalisé par Lucio Fulci
Ecrit par Lucio Fulci, Gianfranco Clerici, Vincenzo Mannino et Dardano Sacchetti
Avec Jack Hedley, Almanta Suska, Howard Ross, Andrea Occhipinti, Alexandra Delli Colli,…
Direction de la photographie : Luigi Kuveiller / Production design : Massimo Lentini / Montage : Vincenzo Tomassi / Musique : Francesco De Masi
Produit par Fabrizio De Angelis pour Fulvia Film et Silent Warrior Productions
Horreur / Crime
93mn
Italie
A New York, des jeunes femmes sont sauvagement assassinées et mutilées. Le policier chargé de l’enquête, Fred Williams (Jack Hedley) est contacté au téléphone par un homme à la voix de canard et prétendant être l’assassin qui le défie de l’identifier. La course commence pour la police aidée par un psychiatre, le Dr Paul Davis (Paolo Malco).
Un homme promène son chien sur les quais de New York. Alors qu’il lui lance un bâton, celui-ci revient de derrière des buissons avec une main humaine entre ses mâchoires. Sur les lieux, la police découvre le corps atrocement mutilé d’une jeune femme. L’enquêteur chargé de l’enquête Fred Williams est alors contacté par un par un individu qui l’appelle aussi bien au commissariat que chez une prostituée chez qui il a ses habitudes. Cet individu qui s’exprime avec une voix de canard prétend être le meurtrier et annonce qu’il va poursuivre le massacre, lançant un défi au policier de le retrouver.
Perdu, Williams se rapproche d’un psychiatre, le Dr Paul Davis (Paolo Malco) pour l’aider à traquer le tueur. Pour Davis le tueur est très intelligent et il sera difficile de mettre la main dessus. Mais quand il laisse échapper l’une de ses victimes, Fay (Almanta Suska), il pourrait avoir commis l’erreur tant attendue. Williams s’appuie alors sur le témoignage de Fay pour se lancer à la poursuite d’un étrange individu à qui il manque deux doigts.
« Lo squartatore di New York » s’inscrit dans le veine gore de Fulci, même si ici il revient à un genre un peu passé en désuétude, le giallo, dont il a été l’un des maîtres (avec notamment l’un de ses chefs d’oeuvres « Non si sevizia un paperino » en 1972).
Du giallo, »Lo squartatore di New York » emprunte son côté enquête policière avec, comme souvent, une police assez inefficace. Heureusement (?) pour elle, la police peut compter sur l’appui d’un psychiatre qui est apparemment davantage impressionné par le QI du tueur que celui de l’enquêteur ! Qui tue ces jeunes femmes et pourquoi ? Telles sont les questions.
Fulci monte aussi dans le train de la vague des psycho-killers et slasher à la sauce « Halloween » (1978) et « Friday the 13th » (1980). Mais comme l’ont remarqué de nombreux autres critiques, cette vague est-elle même largement redevable aux gialli et aux films fondateurs, le « Peeping Tom » de Powell et « Pyscho » de Hitchcock, tous deux sortis en 1960. Rien de révolutionnaire, mais une prolongation, une évolution d’un genre alors déjà bien ancré.
Et comme dans ses deux précédents films, Fulci semble tester jusqu’où il peut aller en termes d’effets spéciaux gores. Ceux-ci sont plus convaincants que dans « L’Au-delà » (1981) et il faudra avoir le coeur et l’estomac bien accrochés pour supporter certaines séquences de meutres (principalement la scène où une pauvre victime se fait découper à la lame de rasoir. Vous êtes prévenus !).
Fulci utilise également très bien les décors glauques de New York, notamment du South Bronx, où en ce début des années 80 la violence et le sexe semblent se nicher à chaque coin de rue. Il tourne pendant deux mois à New York, sans l’ombre d’une autorisation, mais le résultat est probant.
« Lo squartatore di New York » est un bon Fulci assez malin. Et si vous n’êtes pas allergiques aux scènes gores et aux jolies filles dénudées (mais les deux s’inscrivent bien dans le scénario et le ton et la logique du film), c’est donc une bonne pioche.
A noter que le film est encore trouvable dans son édition collector Neo Publishing (avec des interviews intéressants mais parfois bizarrement menés de la fille de Fulci, Howard Ross, Rosario Restopino,…).
Coffret 2 DVD Fr . Studio Neo Publishing (2002). DVD 1 : Film en version italienne, anglaise et française. Commentaire audio exclusif de Paolo Albierto. DVD 2 : Suppléments (sous-titrés en français) : « Gros plan sur la vielle : la genèse du film (52′), « Antonella et Lucio Fulci (30′), « Entretien avec Howard Ross, alias Renato Rossini » (19′), « Francesco de Masi Forever » (52′), « Rosario Prestopino : les effets spéciaux » (34′). Livret 16 pages.
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