Un Fulci aussi gore qu’onirique, aussi précis que déséquilibré. Un classique du genre

…E tu vivrai nel terrore! L’aldilà (1981)

(L’au-delà)

Réalisé par Lucio Fulci

Ecrit par Dardano Sacchetti, Giorgio Mariuzzo et Lucio Fulci

Avec Catriona MacColl, David Warbeck, Cinzia Monreale, Antoine Saint-John,…

Directeur de la photographie :  Sergio Salvati

Musique : Fabio Frizzi

Produit par Fabrizio De Angelis

87mn

Horreur

Italie

En 1927, un peintre de la Nouvelle-Orléans est sauvagement massacré et crucifié dans le sous-sol d’un hôtel pour avoir peint une vision picturale de l’enfer. 54 ans plus tard, Liza Merill (Catriona MacColl) hérite de l’hôtel, mais les travaux de rénovation réveillent les démons et une série de meurtres violents se succèdent.

« L’au-delà » est un des succès tardifs de Lucio Fulci alors en plein dans une veine gore. Il vient de signer quelques réussites du genre avec  Zombi 2 (1979), L’enfer des zombis (1980) et Frayeurs (1980).

L’originalité de « L’au-delà » vient clairement de son mélange d’onirisme et de gore qui fait pourtant dans la tripaille. Fulci filme les chaires en putréfaction en gros plan. Les effets graphiques et sonores sont toujours soignés.

Le scénario écrit à la va vite n’a rien de très original. Liza est une jeune femme un peu perdue qui a héritée d’un hôtel. Manque de pot, celui-ci est l’une des portes de l’enfer. Quelques personnes vont tenter de l’aider (une aveugle, un médecin, un architecte,…) mais bon l’espoir est régulièrement tailladé à coup de hache. Fulci ne fait pas dans la dentelle.

Les scènes ne sont pas toujours bien enchainées (volontairement ?). On frôle l’accumulation de vignettes dont on peut se demander si elles ont été mises dans le bon ordre – ou alors s’il n’en manque pas un bout. Sans parler des réactions parfois idiotes/incompréhensibles des personnages (comme la scène où le docteur continue à tirer dans le corps des zombies alors qu’il a déjà gâché suffisamment de balles pour savoir de façon certaine qu’un zombie ne s’écroule que s’il reçoit une balle dans la tête !)

Et pourtant, dans l’Au-delà, il y a un certain onirisme indiscutable, un malaise bien perceptible. Sûrement du fait de la précision des scènes gores, des décors de la Nouvelle Orléans (dont l’ombre plane sur le récit) et de la noirceur implacable du destin de ses personnages.

Les éditions DVD de Neo Publishing (celle de 2002 et 2006) commencent à dater, et une édition restaurée (son et image) seraient la bienvenue.

DVD zone 2 FR. Studio Neo Publishing (2006). Versions italiennes et anglaises sous titrée en français. Livret.