Un Mario Bava tardif de facture médicore dans une ambiance gothique usée jusqu’à la corde mais joliment filmée

Le Baron vampire

Gli orrori del castello di Norimberga (1972)

(Baron vampire)

Réalsié par Mario Bava

Ecrit par Willibald Eser, Mario Bava, Vincent Fotre

Avec Joseph Cotten, Elke Sommer, Antonio Cantafora, Luciano Pigozzi, Nicoletta Elmi, Rada Rassimov,…

Directeur de la photographie : Antonio Rinaldi et Mario Bava/ Direction artistique : Enzo Bulgarelli / Montagee : Carlo Reali / Musique : Stelvio Cipriani

Produit par Alfredo Leone pour Euro America Produzioni Cinematografiche et Dieter Geissler Filmproduktion

Italie / Allemagne de l’Ouest

Horreur

Peter Kleist (Antonio Cantafora) est un jeune américain qui revient sur les terres de ses ancêtres pour enquêter sur l’un de ses ascendants de terrible réputation, baptisé le baron sanguinaire, qui a vécu au XVIIe siècle. Mais est-il définitivement mort ??

« Le baron vampire » est l’un des derniers films de Mario Bava, et soyons honnête l’un des plus génériques de sa carrière. Il fallait oser en ce début des années 70 resortir une ambiance gothique, alors rabattue depuis une dizaine d’années et les premiers grands succès de la Hammer…  Même en situant l’action de nos jours, Bava ne fait pas office d’avant-gardisme, loin s’en faut !

Le scénario accumule les poncifs avec cette fumeuse histoire d’un baron diabolique du XVIIe siècle qui se fait maudire par une sorcière et revient à la vie suite à la récitation d’une formule magique par l’un de ses descendants installé aux Etats-Unis mais de retours sur les terres de ses ancêtres, poussé par la curiosité d’en savoir plus sur cette drôle d’histoire familialle. Les dialogues ineptes s’enfoncent dans les explications où les sciences (réelles et occultes) font bon ménage. Pour l’emprunt au gialli, on a droit aux crimes horribles qui se succèdent et à la police incompétente. Enfin, cerise sur le gateau, l’histoire d’amour inévitable du jeune et beau couple principal, avec la demoiselle en détresse forcément traquée par le baron.

On pourrait alors penser que le film va virer vers la comédie. Inévitablement. Mais non, Bava prend tout ça très au sérieux et mène sa barque, imperturbable, tout commme ses acteurs qui ont l’air d’y croire (la jolie Rada Rassimov dans le rôle de la medium en tête).

Mais voilà, Mario Bava est un maitre de la photographie et le jeu des ombres et lumières, l’utilisation de la brume, les effets de caméra donnent tout de suite une ambiance particulière qui sauve le film des limbes de l’ennui éternel.

« Le Baron vampire » profite aussi de jolis décors qui ont de la personnalité. Le film est tourné entièrement en Autriche et notamment au Château de Burg Kreuzenstein.

Au casting, on retrouve étonamment Joseph Cotton dans le rôle du baron. Rôle qui avait été préalablement proposé à Vincent Price, choix plus attendu, mais qui n’accepta pas le rôle. Ceci dit Cotten n’était pas étranger des productions horrifiques europénnes. Il sortait alors tout juste de « The Abominable Dr. Phibes » (1971) de Robert Fuest et de « La figlia di Frankenstein » (1971) de Mel Welles. Et, par ailleurs, on peut se demander combien de temps Cotten a réellement passé sur le tournage, puisqu’il n’apparait que très peu à l’écran non maquillé.

Aujourd’hui le film n’est disponible en France que sous la forme d’un DVD de 2002 en version anglaise sous-titrée et version française (donc sans la version italienne originale).

DVD zone 2 FR. Studio One Plus One (2002). Version française et version anglaise sous-tirée en français