Quand un gros crabe regarde « Alien » en boucle, ça donne ce petit film de série B, pas honteux, mais légèrement ridicule

DeepStar Six (1989)

(M.A.L : Mutant aquatique en liberté)

Réalisé par Sean S. Cunningham

Ecrit par Lewis Abernathy et Geof Miller

Avec Taurean Blacque, Nancy Everhard, Greg Evigan, Miguel Ferrer, Nia Peeples,….

Direction de la photographie : Mac Ahlberg / Production design : John Krenz Reinhart Jr. / Montage : David Handman / Musique : Harry Manfredini

Produit par Sean S. Cunningham et Patrick Markey

Thriller / Horreur / SF

89mn

USA

Dans le genre « Dans les fonds marins, personne ne vous entendra crier », voici donc ‘DeepStar Six », connu en France sous le nom de « M.A.L. : Mutant aquatique en liberté ». Si le titre original, mystérieux, fait référence à la base militaire sous-marine en cours de construction où se déroule l’action, le titre français vend la mèche. Nous avons donc affaire à une créature sous-marine et, sans grande surprise, elle va essayer de bouffer nos gentils héros.  MAIS le titre français est aussi erroné car il ne s’agit nullement d’un mutant.

Contrairement à ce qu’on aurait pu craindre pour une série B, les effets spéciaux ne sont pas si mauvais, même si le monstre n’a vraiment rien de spécial. C’est une espèce de gros crabe et le réalisateur a bien raison d’éviter de trop le montrer à l’écran. Mais c’est quand même dommage pour un film de monstres !

En fait, le film pêche surtout par son intrigue et ses personnages trop basiques. Il y a tous les éléments attendus mais il doit manquer quelques ingrédients à la recette, car ça n’accroche vraiment pas… d’autant que la réalisation est plutôt pataude.

Je l’ai cherché. Voici un film qui n’a pas une réputation terrible et dans ce cas-ci, c’est plutôt mérité.  Mais que voulez-vous, j’aime bien les films qui se déroulent dans les grands fonds !

« M.A.L. » n’est pas le seul film américain de 1989 à tenter le mariage entre Alien, sorti alors il y a tout juste dix ans, et le fond des Océans. Co-produit par la MGM, « Leviathan », réalisé par George P. Cosmatos avec Peter Weller, bénéficie d’un budget trois fois plus gros… et d’un mutant lui ! Sans parler, mais sur un ton un peu différent, de « The Abyss » de James Cameron.

S’il « M.A.L. » est clairement un outsider, à ranger dans les séries B opportunistes, il est quand même produit par le studio indépendant Carolco Pictures, qui avait décroché le gros lot en produisant « First Blood » (le premier Rambo) en 1982.

Côté box-office en tout cas, « M.A.L. » surnage à peine, mais c’est déjà mieux que de sombrer dans les abysses comme « Leviathan ».

La réalisation et la production sont assurées par Sean S. Cunningham qui avait marqué le cinéma d’horreur en 1972 en produisant le premier film de Wes Craven « The Last House on the Left » puis huit ans plus tard en réalisant et produisant « Friday the 13th » (« Vendredi 13 », 1980), un slasher basique mais devenu culte (et qui a engendré une franchise exploitée ad nauseam.

Spécialiste du « quick and dirty », entendez par là des films produits pour rapidement et pour pas cher, il va encore réaliser quelques films dans les années 80 jusqu’à ce « M.A.L. » qui marquera quasiment la fin de sa carrière de réalisateur. Il n’aurait d’ailleurs dû porter que la casquette de producteur si Robert Harmon (The Hitcher, They,..) n’avait pas fait faux bond. Il n’y reviendra qu’en 2001 avec un « XCU: Extreme Close Up »… passé complètement inaperçu.