Des images fortes ne suffisent pas à sauver un film qui a souffert d’une production très compliquée. Dommage.

Wolfen (1981)

Réalisé par Michael Wadleigh

Ecrit par David Eyre et Michael Wadleigh sur le roman de Whitley Strieber

Avec Albert Finney, Diane Venora, Edward James Olmos, Gregory Hines,…

Directeur de la photographie : Gerry Fisher / Production design : Paul Sylbert / Direction artistique : David Chapman / Montage : Marshall M. Borden, Martin J. Bram, Dennis Dolan et Chris Lebenzon / Musique : James Horner

Produit par Rupert Hitzig

Thriller / Horrreur

USA

Un milliardaire, sa femme et son chauffeur sont sauvagement assassinés à New York. Son supérieur demande au détective Dewey Wilson (Albert Finney) de reprendre du service pour mener l’enquête. Comme ses supérieurs croient en la piste de l’assassinat politique, ils lui affectent une partenaire, Rebecca (Diane Venora), spécialisée par le chemin. Mais Dewey choisit une autre piste. Et si ces crimes sauvages n’étaient pas commis par un être humain ?

« Wolfen » s’inscrit dans une soudaine vague de films d’horreur sur les loups qui semble tout à coup submerger le grand écran en 1981 : Joe Dante sort « The Howling », John Landis « An American Werewolf in London ». Et voici donc le moins connu des trois « Wolfen ». Pourtant ce dernier est chronologiquement le premier puisqu’il a été livré au studio en février 1980. Sauf qu’il durait… 4 heures 30 ! Evidemment le studio a repris la copie (d’où probablement le nombre de monteurs à s’être penchés sur le film, soit quatre !). Il a également fallut refaire les effets spéciaux.  Et la musique (pour une raison inconnue) a été changée au dernier moment (James Horner n’a eu que douze jours pour l’écrire) !

Le réalisateur Michael Wadleigh réalise ici son seul film de fiction. Ancien directeur de la photographie, il s’est spécialisé dans les documentaires, dont plusieurs sur Woodstock. On lui doit d’ailleurs le documentaire de référence sur le festival intitulé tout simplement « Woodstock » et sorti en 1970.

Techniquement « Wolfen » est un film ambitieux. C’est le premier film à utiliser une caméra thermique. Elle est utilisée ici pour montrer la vue subjective des créatures. C’est le même procédé qui sera utilisé dans « Predator » (1987). C’est aussi l’un des rares films sortis en Megasound, un procédé sonore créé par Warner Bros et qui permettait une meilleure immersion sonore dans les cinémas équipés.

Malheureusement, le scénario reste très basique et l’ensemble assez mal rythmé malgré les 2h30 de film retirés. Et du coup, peut-être à cause justement des coupures, on ne sait pas grand chose du personnage de détective torturé Dewey Wilson incarné par Albert Finney, et sa relation avec sa co-équipière Rebecca reste aussi très vague. On ne comprend même pas pourquoi ils finissent dans le même lit. Le suspense n’est pas très bien tenu, on comprend bien que c’est une histoire de loup et de légendes indiennes (Edward James Olson joue un indien inquiétant à souhait). Mais bon on se demande pourquoi Wilson a l’air de continuellement se torturer les méninges pour comprendre ce qu’il se passe.

Albert Finney, le choix personnel du réalisateur qui aurait refusé la candidature spontanée de Dustin Hoffman, se débrouille comme il peut avec un personnage  trop creux.

Reste que visuellement, « Wolfen » est une belle réussite, notamment grâce à la qualité de la photographie et les vues quasi post-apocalytpiques du quartier alors en voie de destruction pour faire place à un immense complexe immobilier. Les séquences gores sont également réussies, comme les séquences avec les (vrais) loups, donnant au film une identité visuelle réussie (à défaut du reste).

Blu-ray US non zoné. Studio Warner Bros. collection archives (2015). Version originale sans sous-titres.