Un serial killer sévit dans l’Amérique profonde d’après guerre. Basé sur des faits réels, un thriller horrifique daté mais qui mérite le coup d’oeil pour les amateurs de slasher

The Town That Dreaded Sundown (1976)

Réalisé par Charles B. Pierce

Ecrit par Earl E. Smith

Avec Ben Johnson, Andrew Prine, Dawn Wells, Jimmy Clem,…

Direction de la photographie : James W. Roberson / Direction artistique : Grant Sinclair et Myrl Teeter / Montage : Tom Boutross / Musique : Jaime Mendoza-Nava

Produit par Charles B. Pierce

Thriller / Horreur

90mn

USA

Texarkana (Arkansas), 1946. Deux jeunes amoureux sont sauvagement agressés. Quand 21 jours plus tard, le sheriff, Deputy Norman Ramsey (Andrew Prine) tombe sur les corps mutilés de deux jeunes gens, il devient convaincu qu’ils ont affaire à un tueur en série. L’affaire ayant attiré l’attention du pays, un Texas Ranger mythique, le fameux capitaine  J.D. Morales (Ben Johnson) débarque pour aider à résoudre l’affaire.

Le film est réalisé par le cinéaste indépendant originaire de l’Indiana et installé dans l’Arkansas, Charles B. Pierce. Ce dernier avait commencé sa carrière de réalisateur 4 ans auparavant avec « The Legend of Boggy Creek » (1972), un faux documentaire sur une créature qui aurait hanté les marécages de l’Arkansas. Le succès surprise du film permet à Pierce d’enchaîner les projets. « The Town That Dreaded Sundown » est son cinquième film. Au total, il en tournera 13 entre 72 et 98. Il est mort en 2010.

« The Town… » s’inspire de faits réels qui ont secoué l’Arkansas puis l’Amérique d’après guerre. Celui qu’on va surnommer « The Phantom Killer » va tuer cinq personnes avant de disparaître. Il ne sera jamais retrouvé. Pierce reprend un style légèrement documentaire via la voix off, bavarde et pas toujours très utile. Sinon il suit avec son scénariste Earl E. Smith assez fidèlement le déroulé des événements sauf pour la fin (écrite selon ses dires par l’acteur principal Andrew Prine) qui imagine une confrontation finale entre le Phantom Killer et ses deux adversaires.

Le film a été tourné essentiellement à Texarkana en quatre semaines pour un budget de 400.000 dollars. Trente ans après les événements, la ville a accueilli l’équipe du film avec bienveillance, et on retrouve au casting de nombreux figurants locaux. Le film y est aujourd’hui diffusé chaque année depuis 2003 à l’occasion d’Halloween pour marquer la fin de l’événement local « Movies in the Park ».

« The Town That Dreaded Sundown » est aujourd’hui auréolé d’une aura culte (il a eu le droit à une sorte de suite en 2014) même s’il parait aujourd’hui daté par rapport à d’autres films de l’époque (« The Texas Chain Saw Massacre » est sorti deux ans plus tôt). Le film réussit à sortir son épingle du jeu grâce à une solide interprétation des deux acteurs principaux (Ben Johnson et Andrew Prine), des scènes d’agression réussies et une reconstitution globalement convaincante de l’Amérique profonde d’après guerre. Un  soupçon d’humour avec le personnage d’un policier niais (interprété par le réalisateur) vient compléter le tableau. « The Town… » ne se prend pas complétement au sérieux, et ça fait partie de son charme.

Le Studio anglais Eureka! nous propose un joli combo Blu-ray/DVD avec une image bien restaurée avec quelques interviews courts mais intéressants d’Andrew Prine, Dawn Wells et du directeur de la photographie James Roberson.

Combo blu-ray+DVD UK. Studio Eureka! (2015). Version originale sous-titrée en anglais. Bonus : livret de 20 pages, interviews avec l’équipe du film (25 mn), commentaire audio avec deux historiens.