Un chef d’oeuvre qui rend hommage à ceux qui nous font rire et qui allègent ainsi un peu notre fardeau

Sullivan’s Travels (1941)

(Les voyages de Sullivan)

Ecrit et réalisé par Preston Sturges

Avec Joel McCrea, Veronica Lake, Robert Warwick,…

Directeur de la photographie : John F. Seitz / Direction artistique : Hans Dreier et A. Earl Hedrick / Montage : Stuart Gilmore / Musique : Leo Shuken et Charles Bradshaw

Produit par Preston Sturges

Comédie dramatique

87mn

USA

John L. Sullivan (Joel McCrea) est un réalisateur hollywoodien à succès qui a triomphé grâce à des comédies innocentes. Mais Sullivan décide de tourner un film à message sur la misère du monde avec une morale sociale. Evidemment, les responsables du studio ne sont pas très chauds.

« – Je veux traiter des problèmes modernes qui se posent à l’homme de la rue.
– Avec un peu de sexe.
– Oui mais pas trop. »

Bon, notre réalisateur veut bien mettre du sexe ans son film pour attirer les foules mais après tout que connait-il à la misère du monde, lui qui vient d’une famille aisée ? Sullivan concède alors qu’il ne sait pas ce qu’est la pauvreté, mais après tout il n’est jamais trop tard pour apprendre ! Il décide donc de se déguiser en clochard et de partir à l’aventure ainsi vêtu, avec 10 cents en poche.

Mais son grand voyage ne va pas s’avérer si simple. Le studio va le faire suivre par un bus rempli de toute une équipe pour l’encadrer et assurer la publicité de son aventure. Sullivan va alors tenter de les semer avant de passer un accord avec ses suiveurs. Ils se retrouveront dans deux semaines à Las Vegas. Mais il se retrouve peu de temps après à… Hollywood où il rencontre une jeune actrice (Veronica Lake) qui a décidé d’abandonner son rêve et de rentrer chez elle. Ensemble, ils vont tenter le grand voyage !

« Sullivan’s Travels » est dédié « à la mémoire de de tous ceux qui nous ont fait rire ». Sullivan apprendra à travers son aventure que réaliser des comédies n’est après tout pas si honteux. Le film est à la fois une satire d’Hollywood mais également une reconnaissance de son pouvoir de divertissement inégalable.

Ecrit, réalisé et produit par Preston Sturges, « Sullivan’s Travels » est un chef d’oeuvre de comédie dramatique accumulant des séquences très drôles et d’autres émouvantes, le tout superbement photographié et rythmé. Le film bénéficie en outre d’un couple extraordinaire formé par Joel McCrea (star des années 40 et 50 aujourd’hui un peu oubliée) et par la mythique Veronika Lake. Cette dernière trouvait ici sa première tête d’affiche et a tourné enceinte de… 8 mois (sans que cela se voit à l’écran). Elle aura une carrière courte et une fin tragique, mais elle reste l’une des blondes les plus cinégéniques d’Hollywood.

Preston Sturges, inventeur avant de se tourner tardivement vers l’écriture à l’âge de 30 ans est passé à la réalisation en 1940, à 42 ans, avec « The Great McGinty ». Grâce au succès de ce dernier, il pourra tourner 11 films dans les années 40, aura un passage à vide suite à son éviction de « Vendetta » (1950) par Howard Hugues. son dernier film en France « Les carnets du Major Thompson » (1955) adapté d’un roman de Pierre Daninos.

Si vous pouvez mettre la main sur le DVD édité par BAC Films en 2007 (à un prix correct), n’hésitez pas. Il met à la disposition du public français une belle copie avec un noir et blanc somptueux.

DVD zone 2 FR. Studio BAC Films – Collection Hollywood Classics (2007). Version originale sous-titrée en Français.