Un exemple parfait de giallo de la grande époque. Un peu trop classique sûrement mais le réalisateur Umberto Lenzi sait y faire !
Sette Orchidee Macchiate di Rosso (1972)
(Le tueur à l’orchidée)
Réalisé par Umberto Lenzi
Ecrit par Roberto Gianviti et Umberto Lenzi
Avec Antonio Sabato, Uschi Glas, Pier Paolo Capponi, Rossella Falk,…
Direction de la photographie : Angelo Lotti / Production design : Giacomo Calò Carducci / Montage : Eugenio Alabiso / Musique : Riz Ortolani
Produit par Lamberto Palmieri et Renato Romano
Thriller
92mn
Italie / Allemagne de l’ouest
Umberto Lenzi (1931-2017) est un nom célèbre pour tous les amoureux de cinéma populaire italien. Il faut dire que durant sa carrière, commencée à la fin des années 50 et qui durera jusqu’au début des années 90, il a signé le scénario de 49 films et en a réalisé 65 ! Il a touché à tous les genres possibles et imaginables (comédie, western, policier, péplum, guerre, espionnage, film de cannibales,…).
Evidemment, son apport au genre du giallo, ces thrillers italiens popularisés par Mario Bava et Dario Argento, est de très bonne facture. En 1969 et 1970, il signe pas moins de trois thrillers avec l’actrice Caroll Baker, découverte dans « Baby Doll » (1956) d’Elia Kazan.
Sorti en 1972 alors que le giallo connait son heure de gloire, « Sette Orchidee Macchiate di Rosso », ne brille pas par son originalité, mais c’est un parfait exemple du genre. Dès la première scène, en vue subjective, le tueur sort un couteau alors qu’il s’approche d’un mur… jaune forcément.
Au bout de quinze minutes, on en est déjà à six victimes, dont trois chats (!), deux jeunes femmes dénudées, sans oublier une tentative de meurtre. Lenzi ne perd pas son temps. On veut du meurtre, on va en avoir ! Face à l’incompétence quasi maladive de la police, un jeune couple s’improvise détectives pour tenter de résoudre l’affaire. Les fausses pistes seront nombreuses, le temps de quelques meurtres supplémentaires. Et finalement, le meurtrier ne sera pas celui qu’on pense (même si la police a entre temps bouclé deux fois l’affaire !).
Alors oui, comme je l’ai dit, c’est du très classique mais Umberto Lenzi est un réalisateur très efficace et le film, aussi opportuniste soit-il, tient tout à fait la route. La même année, il tourne d’ailleurs un autre giallo « Il coltello di ghiaccio » (le couteau de glace) où il retrouve Caroll Baker pour la quatrième et dernière fois.
Evidemment Lenzi est très bien entouré pour ce « Tueur à l’orchidée » : le directeur de la photographie Angelo Lotti avec lequel il a travaillé régulièrement, le compositeur Riz Ortolani (il n’y a pas qu’Ennio Morricone dans la vie et l’on doit plus de 200 bandes originales à Ortolani), le monteur Eugenio Alabiso (qui a monté 183 films, notamment pour Sergio Leone, Sergio Corbucci et plusieurs fois pour Lenzi). Niveau casting, dans le rôle du couple BCBG, on a droit à Antonio Sabato qui faisait partie du casting prestigieux de « Grand Prix » (1967) réalisé par John Frankenheimer et l’Allemande Uschi Glas qu’on retrouve en 1972 également au générique de « Le tueur » avec Jean Gabin et Gérard Depardieu.
Le titre du film demeure une énigme pour moi. S’il y a bien des orchidées qui apparaissent dans le film (déposées sur une tombe), la marque du tueur est un bijou en forme de demi lune. Logiquement le film aurait dû s’appeler « Le tueur aux demi lunes » mais ça ne sonnait peut-être pas assez bien.
Le film est sorti en DVD dans nos contrées il y a une dizaine années chez « Neo Publishing » dans sa collection Giallo. Mais patience, l’éditeur « Le chat qui fume » sortira le film en blu-ray en mars 2025.
DVD FR. Studio Neo Publishing. Version originale sous-titrée en français et version française