Une comédie SF satirique, surréaliste et complotiste qui est devenue un film culte des années 80. Toute une époque !

Repo Man (1964) d'Alex Cox

Repo Man (1984)

Ecrit et réalisé par Alex Cox

Avec Harry Dean Stanton, Emilio Estevez, Tracey Walter, Olivia Barash, Vonetta McGee,…

Directeur de la photographie : Robby Müller / Direction artistique : Lynda Burbank et J. Rae Fox / Montage : Dennis Dolan / Musique : Steven Hufsteter et Tito Larriva

Produit par Peter McCarthy et Jonathan Wacks

Comédie SF

92mn

USA

Otto (Emilio Estevez) vient de perdre son boulot et le soir même il se fait larguer par sa copine. Mais il rencontre Bud (Harry Dean Stanton) qui va lui faire découvrir le boulot des repo men, ces types qui récupèrent les voitures non payées à leurs propriétaires mauvais payeurs, Quelle que soit la méthode.

Une 1964 Chevy Malibu fonce sur une route désertique. Elle passe devant un policier à moto qui se lance à sa poursuite. Le type au volant de la voiture, la cinquantaine, des lunettes dont l’un des verres est opaque, chantonne comme si de rien n’était, mais finit par s’arrêter sur le bas côté. Le policier zyeute le conducteur et lui demande ses papiers, puis ce qu’il a dans le coffre. Laconiquement, le conducteur lui répond qu’il vaudrait mieux qu’il ne le sache pas. Evidemment, il n’en faut pas plus pour attiser la curiosité du policier. Il prend les clés et va ouvrir le coffre. Mais une lumière aveuglante en sort et une fraction de secondes plus tard, il ne reste plus du policier en question qu’une paire de bottes fumantes.

Dans un supermarché, deux jeunes rangent des boites de conserve dans le rayon. L’un d’eux, un grand boutonneux, chantonne, ce qui a le don d’énerver Otto (Emilio Estevez) qui lui demande d’arrêter. Son boss vient le voir et lui notifie qu’il est encore arrivé en retard ce matin. De plus il ne respecte pas l’espace entre les boites de conserve. Otto n’a qu’une réponse : « Fuck you! ». Il pousse son collègue boutonneux dans les boites de conserve et rend son tablier.

Le soir, Otto rejoint une bande jeunes qui font la fête et se console auprès de sa copine. Mais celle-ci le trompe et il finit la soirée en buvant de la bière seul près de la voie ferrée. Alors qu’il s’apprête à rentrer chez lui le matin revenu, il tombe sur Bud (Harry Dean Stanton) qui lui propose de se faire dix billets en le suivant au volant de la voiture de sa femme, malade. Otto monte dans la voiture, mais une fois qu’il est au volant, un vieux latino-américain se jette sur lui et tente de l’en faire sortir. Otto réussit toutefois à démarrer et il suit la voiture de Bud jusqu’à une sorte de garage. Là il découvre que Bud est en fait un repo man, un homme chargé de récupérer les voitures achetées à crédit mais dont leur propriétaire ont loupé des mensualités.

Otto refuse. Pas question de bosser comme repo man ! Mais quand il apprend que ses parents ont donné tout l’argent qu’ils avaient mis de côté à un télévangéliste pour envoyer des bibles au Salvador, il décide d’accepter la proposition de Bud.

« Repo Man » est le premier film du britannique Alex Cox, originaire de Liverpool. Son deuxième film sera dans un ton bien différent, mais toujours avec un petit côté punk puisqu’il s’agit de la bio du bassiste des Sex Pistols, « Sid and Nancy » (1986). Il continuera son cinéma indépendant personnel et atypique avec une série de films à l’aura culte, de « Straight to Hell » à « Three Businessmen » ou « El patrullero ».

Formé à Bristol, Cox s’installe aux Etats-Unis en 1977, direction la fameuse université californienne, l’UCLA. Il co-fonde la société Edge City Productions afin de financer des films indépendants et notamment son premier scénario « Repo Man ». Après un long chemin de croix, le script finit par s’attirer les faveurs du producteur Michael Nesmith qui réussit à porter le projet devant Universal. Le studio accepta de financer le film à hauteur de 1,8 million de dollars. Pas assez pour recruter Denis Hopper que Cox voulait pour le rôle de Bud, mais assez pour embaucher un autre acteur plus habitué aux seconds rôles, Harry Dean Stanton (qui enchaînera avec un certain « Paris Texas »).

Le résultat est un film atypique, bien fichu, qui mélange thriller SF complotiste et humour surréaliste, avec un sacré lot de personnages superbement bien troussés et bien campés. « Repo Man » est aussi une satire efficace de l’époque (du consumérisme en passant par la fascination pour les théories du complot ou encore le manque d’avenir pour la jeunesse). Harry Dean Stanton est superbe dans le rôle de Bud, ce demi-escroc qui marche au speed et à sa propre déontologie surréaliste qu’il a baptisée le Repo Code.

Echec à sa sortie, le film, porté par sa bande originale à succès, a fini par avoir une seconde chance et fait aujourd’hui partie des films cultes des années 80. Cox en signera même une suite « Repo Chick » en 2009 (apparemment, il aurait mieux fait de s’abstenir).

Blu-ray UK. Studio Eureka!  (2012). Collection The Masters of Cienma Series #27. Version originale sous-titrée en anglais. Livret de 44 pages (The Repo Code). Bonus : commentaire audio, version TV, interview, scènes supprimées, bande annonce,…

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