Avec son côté gore et grand-guignolesque assumés, « Re-animator » est l’un des films d’horreur cultes des années 80 qui a fait le bonheur des vidéo-clubs

Re-Animator (1985)

Réalisé par Stuart Gordon

Ecrit par Dennis Paoli, William Norris et Stuart Gordon d’après H.P. Lovecraft

Avec Jeffrey Combs, Bruce Abbott, Barbara Crampton, David Gale, Robert Sampson,…

Direction de la photographie : Mac Ahlberg / Direction artistique : Robert A. Burns / Montage : Lee Percy / Musique : Richard Band

Produit par Brian Yuzna

Horreur/comédie

86mn

USA

Suite au décès de son professeur à cause d’une expérience ayant mal tournée, le Dr Herbert West (Jeffrey Combs) est obligé de fuir la Suisse pour aller étudier à l’université de Miskatonic à Arkham aux Etats Unis. Là il rencontre le Dr Hill (David Gale), éminent professeur, qu’il accuse de plagiat. Pendant ce temps, il continue ses expériences de réanimation de cadavre.

Herbert West est un jeune étudiant en médecine qui veut éradiquer  la mort. Une bien noble ambition ! Mais pour cela, il lui faut ressusciter des cadavres. Et ça c’est tout à coup plus problématique. Arrivé à Arkham, il s’oppose au Docteur Hill, qui a plagié les travaux de son ex professeur (celui qu’il a tué lors d’un précédente expérience en Suisse).

West va s’installer chez un jeune brillant étudiant, Dan, qui sort avec la fille du chef de l’hôpital, Megan. Entre cette dernière et West, l’antipathie est immédiate. Mais West se fiche de cette greluche et commence ces expériences dans la cave de la maison qu’il partage avec Dan. La première victime ? Le chat de Dan !

Basé à Chicago, Stuart Gordon n’avait à l’époque aucune connaissance du cinéma. Il dirigeait une compagnie théâtrale et avait travaillé à la télévision (il avait ainsi écrit et réalisé un téléfilm sur le baseball en 1979 et venait de réaliser des épisodes d’une sitcom médicale produite par sa compagnie théâtrale). Il souhaitait vendre l’idée d’une série télé basée sur les oeuvres de Lovecraft. Pour sa part Brian Yuzna, basé à Los Angeles, voulait se lancer dans la production de films. Pas question de faire de la télévision.

Gordon et Stuart commencent à travailler ensemble et mélangent deux scénarios d’épisodes écrits pour le projet de série télé de Gordon afin d’en faire un film. Le scénario final s’éloigne assez fortement de la nouvelle de Lovecraft et même de son ton général.

Au début Stuart Gordon voulait tourner le film en 16mm et noir et blanc parce que « c’est comme ça que sont tournés les meilleurs films d’horreur ». Là encore, Yuzna sut imposer sa propre ambition.

Après un tournage marathon (« Le dernier jour on a tourné 24 heures d’affilée, j’en étais devenu aveugle » confiera plus tard Gordon), le premier montage durait 2h30. Le monteur Lee Percy a fait un gros travail pour resserrer l’histoire et garder un rythme acceptable. La version finale fait 86 minutes.

« Re-animator » est un film d’horreur qui vire vers le grand-guignolesque et le gore parfaitement assumés. C’est ce qui fait sa force. Film fauché, il sait mettre l’argent où il faut. Pas d’extérieurs, trop compliqués à gérer, non le budget se retrouve dans les effets spéciaux très réussis.

Le casting est parfait. La grande révélation de « Re-animator » c’est bien sûr Jeffrey Combs, avec son visage émacié inquiétant, parfait en jeune scientifique sans aucune barrière morale, sûr de lui et dédaigneux. Il est devenu depuis une valeur sûre de l’horreur. Il reprendra le rôle d’Herbert West dans les suites « Bride of Re-Animator » (1989) et « Beyond Re-Animator » (2003), toutes deux signées par le producteur de Re-animator, Brian Yuzna, passé à la réalisation.

A ses côtés, David Gale est parfaitement ignoble dans le rôle de Dr Gale, le vrai méchant service de même que Barbara Crampton en atout charme qui permet d’ajouter une dose d’érotisme totalement gratuite (la scène où elle est attachée nue et que la tête du Dr Gale passe la langue ensanglantée sur son corps est mythique). Et il serait sûrement injuste d’ignorer Bruce Abbott qui incarne le jeune beau docteur plein de promesse, qui va se laisser emporter contre son gré dans les expériences de West.

Enfin, la musique entêtante de Richard Band, dans un style très proche de Bernard Herrmann, finit de bien enrober le tout, pour en faire un film d’horreur tout à fait digeste avec une touche d’humour grand-guignolesque.

On attend une version blu-ray digne de ce nom en France. Pour l’instant la référence reste le double DVD Metropolitan sorti en 2002, et qui comporte pas mal de bonus assez intéressants.

Double DVD zone 2 FR. Studio Metropolitan (2002). version originale sous-titrée en français et version française. Bonus : interviews, scènes coupées, analyses, spots TV commentaires audio,…

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