Un petit film signé Jesús Franco qui mêle érotisme et fantastique. Maladroit, mal fagoté mais intriguant
Les possédées du diable (1974)
Réalisé par Jesús Franco (sous le pseudo de Clifford Brown)
Ecrit par Nicole Guettard, Jesús Franco et Robert de Nesle
Avec Pamela Stanford, Guy Delorme, Lina Romay, Jacqueline Laurent, Catherine Lafferière,…
Direction de la photographie : Étienne Rosenfeld / Musique : André Bénichou et Robert de Nesle
Produit par Robert de Nesle
Erotique / Fantastique
98mn
France
Patrick ( Guy Delorme) est un riche homme d’affaires. Mais alors que sa fille Linda (Lina Romay) vient d’avoir ses 18 ans, Lorna (Pamela Stanford) se rappelle à son bon souvenir. Elle prétend lui avait accordé la richesse il y a 19 ans à la condition qu’il lui offre sa fille quand elle sera majeure.
Le réalisateur espagnol Jesus Franco est bien connu des amateurs de films d’exploitation. L’homme aux 200 films (dont un bon nombre sous pseudo) était au summum de sa créativité dans les années 70. Pour l’année 1974, il a signé pas moins de sept films dont cinq sous le pseudo de Clifford Brown !
On s’en doute avec un telle productivité, et vu son secteur d’activité, il y a beaucoup de déchets dans sa filmographie.
Tourné à la Grande Motte en avril 1974 (dos à dos avec la comédie à costumes « Célestine… bonne à tout faire »), « Les possédées du diable » est alors le film le plus érotique que Franco ait tourné. Le film est en effet généreux en séquences érotiques, surtout de saphisme. Aucun détail du physique féminin n’est caché, les gros plans ne sont pas rares.
Le film comme souvent chez Franco a une patine assez amateur. Le doublage en post prod est assez catastrophique. On sent que les dialogues ont été modifiés entre le tournage et leur enregistrement. Parfois on a même droit à un acteur qui bouge des lèvres mais sans qu’aucun son n’en sorte.
Le scénario, qui reprend une sorte de pacte à la Faust, est des plus simples. Visuellement on est en plein années 70 avec des robes Paco Rabane et l’architecture de la Grande-Motte, alors toute neuve et summum de la modernité seventies. Ce décor donne un vrai cachet visuel au film, c’est déjà ça.
Bon heureusement les jeunes femmes sont fort jolies : notamment sa nouvelle égérie Lina Romay mais aussi Pamela Stanford et Jacqueline Laurent. Niveau masculin, le héros est interprété par Guy Delorme, ancien cascadeur passé acteur abonné aux seconds rôles à la fin des années 50.
« Les possédées du diable » a pour intérêt d’être l’un des films les plus osés de Franco à l’époque. Mais sinon on n’en gardera pas un grand souvenir. Franco qui aimait faire dans la récup’ en fera un remake en 2002.
Encore une fois, l’éditeur « Le chat qui fume » fait un très beau travail d’édition et ressort un film introuvable dans de belles conditions avec ici un joli résultat monté à partir de deux copies 35 mm de qualité assez disparates. La question est plutôt de savoir si « Les possédées du diable » le méritait vraiment ? A chacun de se faire son idée.
Combo Blu-ray/DVD FR. Studio le Chat qui fume (2018). Version française (avec des sous-titres anglais optionnels en anglais) et version anglaise. Bonus : « Franco Le possédé » par Alain Petit (47 mn), « Paméla Stanfortd, la possédée de Franco » (14 mn), « Jésus et moi » avec Jacqueline Laure (25 mn), la restauration du film