Un huis clos sur une planète inhospitalière qui accouche d’une fable anti-rasciste, un peu mièvre mais touchante
Enemy Mine (1985)
(Enemy)
Réalisé par Wolfgang Petersen
Ecrit par Edward Khmara d’après le roman de Barry Longyear
Avec Dennis Quaid, Louis Gossett Jr., Brion James,…
Direction de la photographie : Tony Imi / Production design : Rolf Zehetbauer / Montage : Hannes Nikel / Musique : Maurice Jarre
Produit par Stephen J. Friedman
Science-Fiction
108mn
USA / Allemagne de l’Ouest
A la fin du XXIe siècle, les humains et les Dracs se battent pour coloniser les confins de l’espace et les systèmes les plus riches de la galaxie. Davidge (Dennis Quaid), un pilote terrien, poursuit un Drac qui a abattu un vaisseau de sa flotte mais après avoir abattu le vaisseau du Drac, il finit par s’écraser sur une planète inhabitée. Son co-équipier meurt des suites de l’accident, et Davidge n’a plus qu’une idée en tête, retrouver la capsule de secours qui s’est échappé du vaisseau Drac et le tuer.
Les deux adversaires vont rapidement devoir s’allier pour faire face aux éléments et à la solitude. Davidge et Jerry (Louis Gossett Jr.) finiront-ils par devenir des amis ou par s’entre-tuer ?
« Enemy Mine’ n’est pas vraiment un film de SF traditionnel comme pourraient le faire croire ses 5 première minutes. Vous ne serez pas non plus ébloui par les effets spéciaux. Sur le plan visuel, on a l’impression de se retrouver devant une production des années 60 ou 70.
Mais qu’importe car « Enemy Mine » est avant tout un huis-clos sur une planète inhospitalière. Il faut d’ailleurs à peine plus de cinq minutes au film pour nous y propulser. Et là débute le vrai film, un buddy movie extra-terrestre, un film sur l’amitié improbable entre deux ennemis programmés pour se massacrer.
Fable anti-rasciste, l’histoire d’Enemy Mine aurait d’ailleurs pu être sans peine retranscrite dans un western. Le Drac c’est un peu l’indien ou encore le noir exploité par l’immigré européen qui se proclame le seul Américain. Le scénario n’est pas des plus subtils, et vire parfois vers le mélo larmoyant mais c’est une belle histoire et Louis Gosser Jr fait des miracles dans l’interprétation de ce guerrier hermaphrodite (ça aura des impacts sur la deuxième partie du film !).
Le réalisateur allemand Wolfgang Petersen est arrivé sur le film alors qu’une bonne partie avait déjà été filmée par l’Anglais Richard Loncraine (« Brimstone & Treacle » et « The Missionary » ). Loncraine a filmé de longues séquences en Islande et engouffré 17 millions de dollars de budget avant d’être remplacé par les producteurs. Petersen décidera de repartir à zéro (!) et transférera la production en Bavière ! C’est un petit miracle que Peterson ait pu sauver un projet si mal engagé mais après tout celui-ci avait déjà montré qu’il était capable de porter des projets ambitieux comme le thriller sous-marin « Das Boot » (1981) et le conte fantastique « Die unendliche Geschichte » (The Never Ending Story).
Succès mitigé à sa sortie, le film a depuis développé une aura culte. On sera heureux d’apprendre que l’éditeur Movinside a sorti le film en blu-ray sur le territoire français.
DVD ou blu-ray FR. Studio Movinside (2017). Version originale sous-titrée en français et version française. Bonus : présentation du film par Julien Sévéon (20mn)