Un thriller politique où on est transporté de New York à Palerme sur les traces d’un politicien américain qui retrouve ses origines, mais doit affronter la réalité d’un monde décrépit et corrompu
Dimenticare Palermo (1990)
(Oublier Palerme)
Réalisé par Francesco Rosi
Ecrit par Francesco Rosi, Gore Vidal et Tonino Guerra d’après le roman d’Edmonde Charles-Roux
Avec Jim Belushi, Mimi Rogers, Vittorio Gassman, Philippe Noiret, Carolina Rosi,…
Direction de la photographie : Pasqualino De Santis / Production design : Andrea Crisanti / Montage : Ruggero Mastroianni / Musique : Ennio Morricone
Produit par Mario Cecchi Gori et Vittorio Cecchi Gori
Thriller
92mn
Italie / France
Peut-on oublier Palerme ? Ou plutôt faut-il oublier Palerme ? Non pour Francesco Rosi, cinéaste né à Naples. Ici il adapte le roman éponyme d’Edmonde Charles-Roux, prix Goncourt 1966. Avec l’écrivain et homme politique américain Gore Vidal, il signe une adaptation libre où contrairement au livre, la drogue est le sujet central.
Car il ne faut pas oublier Palerme, ville touristique, superbe, mais aussi décrépie et encore hantée par la mafia. Quand Carmine Bonavia (Jim Belushi), homme politique qui brigue la mairie de New York, décide d’aller à Palerme, la ville où est née son père, pour son voyage de noces, il n’imagine pas qu’il va à la rencontre de son destin. Et que rapidement Palerme prendra un aspect beaucoup plus sinistre.
Oeuvre tardive de Rosi (il réalisera encore deux films dans les années 90), « Oublier Palerme » n’est pas son plus reconnu, pourtant il s’agit d’un film politique fort où Rosi s’en prend, sans mettre les gants (ou alors de boxe), pour s’attaquer à l’hypocrisie politique autour de la drogue. Le discours comme quoi la légalisation de la drogue irait contre les intérêts de la mafia et des gouvernements, est soit appliqué assez lourdement, mais reste aujourd’hui valable. Qui a intérêt au changement ? On peut a minima se poser la question vu le poids économique de la drogue.
Jim Belushi, bien qu’étant d’origine albanaise (comme quoi…), campe avec assurance ce fils de Sicilien, un politicien opportuniste mais qui, confronté à une réalité qu’il n’imaginait pas, devra faire face à sa conscience. Le film abonde également de seconds rôles marquant comme ce prince, prisonnier depuis 40 ans d’un hôtel de luxe pour avoir déplu à la mafia, et campé par Vittorio Gassman.
A noter que dans le DVD, on retrouve dans les bonus une séquence « oubliée » de 9mn coupée dans la version française sortie en salles, notamment un passage où Carmine s’aventure dans une ruelle pavée de seringues. Scène qui est commentée par Rosi dans l’interview bonus où il explique qu’il a tourné sans rien changer : « Je n’ai pas ajouté une seringue. Tout était là ». Flippant.
Coffret DVD FR. Studio Gaumont. Version originale (en anglais) sous titrée en français et version française. Bonus : interview avec Francesco Rosi (17mn) et « séquence oubliée » (9mn)