Un excellent revenge movie porté par la fabuleuse Pam Grier dans son premier rôle mythique. A ne pas manquer !

Coffy (1973)

(Coffy – La Panthère Noire de Harlem)

Ecrit et réalisé par Jack Hill

Avec Pam Grier, Robert DoQui, William Elliott, Booker Bradshaw, Allan Arbus,…

Direction de la photographie : Paul Lohmann / Direction artistique : Perry Ferguson II/ Montage : Chuck McClelland / Musique : Roy Ayers

Produit par Robert A. Papazian pour American International Pictures

Thriller

90mn

USA

Coffy (Pam Grier) est infirmière maquée à un politicien noir ambitieux Howard (Booker Bradshaw) mais c’est aussi une femme noire en colère. Sa petite soeur est tombée dans drogue à 11 ans, et elle internée dans un hôpital pour jeunes drogués. Et elle est bien décidée à se venger et pas vraiment avec la méthode douce. Elle bute un maquereau et son dealer mais pas avant d’avoir extorqué le nom du boss local du réseau de drogue, un certain King George (Robert DoQui). Elle décide alors de se faire passer pour une prostituée afin de rejoindre « l’écurie » de King.

« Coffy » signe bien entendu les grands débuts de Pam Grier. Non qu’elle n’ait jamais tourné avant. L’actrice la plus célèbre de la blaxploitation avait débuté sur les écran en faisant de la figuration dans « Beyond the Valley of the Dolls » (1970) de Russ Meyer puis avait  tourné dans des films de prisons de femmes dans des productions philippino-américaines comme « The Big Doll House » (1971). Elle fait ses débuts dans la blaxploitation avec « Hit Man » (1972). Elle venait juste de tourner « Black Mama White Mama » aux Philippines pour enchainer avec « Coffy ».

Pam Grier retrouve ici Jack Hill, le réalisateur américain formé à l’UCLA et qui fit ses classes sous l’égide de Corman et d’American International Pictures comme son camarade, un certain Francis Ford Coppola.

Hill avait fait tourner Pam Grier aux Philippines dans « The Big Doll House » et dans « The Big Bird Cage » (1972). Ici il lui écrit ici un scénario sur mesure. Un an avant Charles Bronson et son Paul Kersey (dans le fameux « Death Wish »), il y avait donc l’impitoyable Coffy incarnée par Pam Grier. Et dans le genre vengeresse, je peux vous dire qu’elle aussi sévèrement burnée que n’importe quel de ses équivalents du genre masculin.

En fait « Coffy » est un projet commandé par Larry Gordon, le responsable de la production d’American International Productions. Ce dernier demanda à Hill de pondre rapidement une histoire forte autour d’une femme noire pour prendre les devants sur un autre projet sur lequel il avait perdu la main « Cleopatra Jones » et qui avait finalement atterri chez Warner Brothers, attiré par les triomphes de « Shaft » et des films d’AIP.

Pari réussi car AIP réussit à sortir « Cofy » en mai 1973, soit trois mois avant « Cleopatra Jones ». Et Hill avait eu le nez creux en allant chercher sa Coffy, Pam Grier. Le triomphe est au rendez-vous et il ne faut guère s’étonner que Hill et Grier s’empressent de remettre le couvert avec « Foxy Brown » qui sortira moins d’un an plus tard, en avril 1974 !

Evidemment c’est un film d’exploitation, donc on a largement l’occasion d’admirer la plastique irréprochable de Pam Grier et la violence graphique est au rendez-vous. Néanmoins, « Coffy » est un grand film dans le genre avec un personnage féminin solide et puissamment porté par Grier. Et ça fait du bien de la voir mettre de l’ordre, avec la « juste dose de violence » dans un monde corrompu où les trafiquants, flics et hommes politiques sont de mèche pour chacun prendre une part du gâteau du marché très rentable de la drogue dure.

Comme tout bon revenge movie, genre si souvent décrié, « Coffy » a une dimension d’exutoire. Et ça fait du bien parfois. Enfin, comme on dit, « ce film est interprété par des acteurs professionnels. Ne tentez pas de reproduire chez vous ».

Pendant longtemps, on a dû se contenter sur le territoire français d’un vieux DVD édité en 2003. Heureusement pour nous, le studio Editions BQHL a sorti le titre en blu-ray sur le territoire français… mais à ma connaissance sans bonus. Pour ceux qui maitrisent bien l’anglais, notons qu’il y a une édition blu-ray de toute beauté (avec un paquet de bonus) chez les Anglais Arrow Video (avec des sous-titres en anglais optionnels).

DVD ou Blu-ray FR. Studio Editions BQHL (2019). Version originale sous-titrée en français et version française. Aucun bonus (à ma connaissance)