Une biographie de Litz très hollywoodienne mais avec des décors superbes et une musique omniprésente.

Song Without End (1960)

Song Without End (1960)

(Le bal des adieux)

Réalisé par Charles Vidor et George Cukor

Avec Dirk Bogarde, Capucine, Geneviève Page, Patricia Morison,…

Directeur de photographie : James Wong Howe et Charles Lang / Direction artistique : Walter Holscher / Montage : William A. Lyon

Produit par William Goetz

Mélodrame / Musical

USA

Frantz Litz (Dirk Bogarde) est un pianiste virtuose qui triomphe dans toute l’Europe. Face au scandale de son aventure avec une baronne (Geneviève Page), il quitte Paris pour s’installer en Suisse où il décide de se consacrer à la composition. Mais les rumeurs de succès d’un autre pianiste le poussent à revenir sur scène à Paris et il y tombe sous le charme d’une princesse russe (Capucine).

« Song Without End » est un mélodrame qui se concentre sur une petite partie de la vie de Litz, quand il rencontre, séduit et est sur le point d’épouser une princesse russe Carolyne Wittgenstein (interprétée par la jeune actrice française Capucine qui trouve ici son premier grand rôle à l’écran).

Le respect des faits historiques est sûrement pour le moins fantaisiste (mais après tout on est dans une production Hollywoodienne). Ceci dit, on découvre un Litz assez conforme à la réalité d’après ce que j’ai pu enlire par ailleurs : il est très croyant mais tombeur de femmes. Il est reconnu pour sa virtuosité au piano mais il a peu de confiance en ses talents de compositeur. Enfin, il voue une admiration sans bornes aux autres compositeurs, notamment modernes (il sera l’un des plus fervents défenseurs de Wagner) et joue leur répertoire durant ses nombreuses tournées.

Quelques soient les qualités du film en termes de fidélité historique, et si on peut être agacé par son côté mélodramatique,  la reconstitution est de toute beauté. Les décors, les costumes et bien sûr la musique sont prodigieux. Quand aux acteurs : Dirk Bogarde, Capucine et Geneviève Page sont convaincants.

En parlant de musique, il s’agit d’un film où cette dernière a une place majeure. Une quarantaine de morceaux sont joués, pas toujours intégralement mais les séquences de musique doivent bien représenter un tiers du film. Le piano est joué dans  la bande originale par Jorge Bolet accomapgné du Los Angeles Philharmonic Orchestra?

Afin d’avoir l’air compétent à l’écran (pas question de filmer les mains seulement pour un film qui a autant de passages musciaux), Dirk Bogarde passe par trois semaines de cours intensifs avec le pianiste Vicor Aller, un cinquantenaire diplômé de la Julliard School de New York et fan de Brahms. D’après la fille d’Aller, Bogarde est devenu l’étudiant le plus attentif et le plus loyal de son père, et de son côté Bogarde dira qu’Aller « a eu une influence majeure sur ma vie ».

Le réalisateur Charles Vidor (passé à la postérité grâce à « Gilda » sorti en 1946) est mort au bout de quelques semaines de tournage. Il est décédé à l’âge de 58 ans d’une crise cardiaque. Il aurait tourné selon certains témoignages environ 15% du film, et c’est George Cuckor qui débarquera à Vienne pour prendre la suite. D’après le biographe de Cuckor, Patrick McGilligan, le réalisateur n’était pas vraiment satisfait de se retrouver sur un tel projet, il trouvait le script idiot et tout le reste affreux. Il se sépare également de l’inflexible chef opérateur James Wong Howe pour faire venir Charles Lang.

Il n’en reste pas moins que pour l’équipe de tournage, l’arrivée de Cuckor est vécue comme un soulagement (Vidor s’était comporté en tyran). En grand professionnel, Cukor complète le film sans incident. Au générique le film reste attribué à Vidor avec des remerciements à Cuckor.

DVD zone 2 UK. Studio Columbia Classics (2012). Version originale sous-titrée en anglais.