Film culte bourré de références, Six String Samaurai arrive miraculeusement à ne pas sombrer sous leur poids

Six String Samurai (1998)

Réalisé par Lance Mungia

Ecrit par Jeffrey Falcon et Lance Mungia

Avec Jeffrey Falcon, Justin McGuire, Stephane Gauger,…

Directeur de la photographie : Kristian Bernier / Montage : James Frisa / Direction artistique : Scooter Chamness et Casey Lurie / Musique : The Red Elvises et Brian Tyler

Produit par Leanna Creel pour HSX Films

SF / action

91mn

USA

Dans une Amérique post-apocalyptique, Buddy (Jeffrey Falcon), armé de sa guitare et de son katana, s’aventure sur la route en direction de Las Vegas où doit être élu le nouveau roi. Il croise en chemin l’enfant (Justin McGuire), un jeune garçon qui décide de le suivre.

Les Etats-Unis ont été détruits à coup de bombe et envahie par les Russes à la fin des années 50. Dernier symbole de la vielle Amérique, le King est mort et il faut le remplacer. Les prétendants au trône sont invités à rejoindre Lost Vegas. Mais traverser le désert apocalyptique n’est pas de tout repos. Heureusement, Buddy est armé de sa guitare et d’un katana. Et faut pas le chercher !

Dans la première scène du film, Buddy liquide à coup de sabre, de kung fu et de guitare un gang de voyous qui avait pris en chasse une femme et son enfant. La femme est morte et du coup l’enfant, à peine âgé de sept-huit ans se met à suivre Buddy. Mais Buddy hait les enfants. Malheureusement toutes les tentatives pour s’en débarrasser échouent et il se refuse à laisser l’enfant mourir devant ses yeux.

Son grand coeur le perdra ! D’autant que Buddy est suivi de prêt par le terrible Death, adepte de heavy metal, qui est bien décidé à éliminer tous les potentiels candidats au trône.

« Six String Samouraï » est bien entendu un film de SF/action improbable de série z qui lorgne aussi bien du côté des films de samouraï (la première référence), de Mad Max ou encore des westerns spaghetti et « La cité des enfants perdus » (le film favori du réalisateur). Le tournage a débuté sans aucun budget sous l’impulsion du réalisateur  Lance Mungia et de la star du film, Jeffrey Falcon.

A l’époque, Mungia a juste réalisé un court remarqué à Sundance et Falcon a joué des petits rôles, notamment de méchants dans plusieurs films Hong-Kongais. Faclon met vraiment du sien dans le projet, assurant la co-écriture, les cascades, la chorégraphie des combats ou encore les costumes.

Mungia et Falcon se font prêter une caméra, récupèrent gratuitement un stock de film Fuji périmé, et  commencent à tourner dans la vallée de la mort sans scénario précis, juste un pitch autour de ce clone de Buddy Holly armé de sa guitare et d’un katana, décidé une nuit dans un bar à 3 heures du matin.

Après trois mois de tournage, essentiellement le week-end (le jeune Justin McGuire étant bien entendu scolarisé), Mungia et Falcon décident qu’ils ne vont pas assez vite, et qu’à ce rythme le film ne sera jamais fini (en plus le jeune garçon lui continue à grandir pendant ce temps !).

Ils montent alors un trailer et se rendent à Hollywood en quête d’un budget. Ils finissent par dégoter deux millions de dollars de la part d’un petit éditeur HSX Films et finissent « Six String Samurai » en 29 jours.

Le comble dans cette histoire c’est que sans être un chef d’oeuvre « Six String Samurai » est un chouette film avec une identité forte (et ce même s’il pompe son inspiration dans un large éventail de films). L’ambiance qui s’en dégage n’est pas frelatée (même s’il est en partie due aux décors naturels impressionnants de la Vallée de la Mort).

Son statut culte n’est pas démérité, mais on peut s’étonner dans ces conditions que Mungia et Falcon n’aient plus rien fait depuis au cinéma. En outre, le film n’a jamais bénéficié d’une sortie DVD et blu-ray digne de ce nom. A part un DVD très critiqué, la seule façon de le voir aujourd’hui est de passer par la chaîne youtube de Palm Pictures (fondée par l’un des créateurs de HMX FIlms). Vous aurez même droit à des sous-titres français, mais évidemment la qualité de l’image est de plus limitées. Quel dommage !

DVD zone 0 (toutes zones). Studio Palm Pictures / Umvd. Version originale sans sous-titres