Le premier western d’Howard Hawks est un voyage épique du Texas au Missouri et un drame psychologique sur la relation père fils.
Red River (1948)
(La rivière rouge)
Réalisé par Howard Hawks et Arthur Rosson
Ecrit par Borden Chase, Charles Schnee
Avec John Wayne, Montgomery Clift, Joanne Dru, Walter Brennan, John Ireland, Chief Yowlachie,…
Directeur de la photographie : Russell Harlan / Direction artistique : John Datu / Montage : Christian Nyby / Musique : Dimitri Tiomkin
Produit par Howard Hawks pour Monterey Productions, Charles K. Feldman Group
Western
127mn
USA
Thomas Dunson (John Wayne) s’est installé dans une plaine déserte du Texas avec juste deux têtes de bétail. Mais 14 ans plus tard, il est runié par la guerre de Sécession , et décide de remonter vers le Nord pour vendre son troupeau accompagné d’un groupe d’hommes, de son meilleur ami Groot (Walter Brennan) et de son fils adoptif Matt (Montgomery Clift). Au coeur de ce voyage épique, de nombreuses tensions apparaissent, notamment entre le père et le fils, pour aboutir à un véritable duel…
« Red River » c’est avant tout un long voyage épique d’une poignée de cowboys avec un troupeau de plusieurs milliers de bêtes qui les mènera du Texas au Missouri. Un voyage jusqu’au bout des forces des personnages. Certains vont craquer et tenter de fuir tandis que Thomas Dunson, le meneur de la caravane, s’endurcit et se comporte comme un tyran, usé jusqu’au trognon par la fatigue et l’ambition. Jusqu’au point de non retour.
« Red River » est aussi un drame psychologique plutôt bien mené sur la relation père-fils (ce dernier fut-il adopté).
Le tout est superbement mis en image. La scène où l’on voit le troupeau dévaler la plaine de nuit, pris de panique, avec les cow-boys qui tentent de le maîtriser au péril de leur vie, est un moment d’anthologie.
« Red River » est le premier western d’Howard Hawks et il en partage le crédit au niveau de la réalisation avec son callobrateur Arthur Rosson. Hawks avait alors une réputation de réalisateur déjà bien installée avec à son actif une trentaine de films, dont les classiques « Scarface » (1932) ou « The Big Sleep » (1946).
C’est aussi le premier western et premier rôle d’une star montante Mongtomery Clift. Pour sa part, John Wayne est alors déjà LE cowboy du cinéma américain. La même année il est ainsi au générique de « Fort Apache » et de « 3 Godfathers » sous la direction de John Ford.
Le duo Wayne/Montgomery marche bien à l’écran et il faut avouer que ça à de quoi surprendre tant les deux acteurs sont opposés. Le Duke avait d’ailleurs sévèrement fait la tronche à Hawks quand il a vu le « môme ». La bataille finale, où les deux acteurs s’affrontent au corps à corps, aurait demandé quand même trois jours de tournage sous la houlette d’un Hawks qui tentait de montrer à Clift comment balancer un coup de poing. On imagine la tête de John Wayne !
Mais à côté de ce duo, il ne faut pas oublier non plus le vieux cuistot et ami de toujours de Dunson, qui est également sa conscience quand les choses vont mal, Groot (interprété à la perfection par Walter Brennan, l’un des plus grands seconds rôles du cinéma américain et seul acteur à ce jourà avoir remporté trois Oscars du meilleur second rôle !).
« Red River », tourné en 1946, est resté deux ans sur les étagères, en partie en raison de problèmes légaux (une soit-disant ressemblance avec « The Outlaw » mais qui relève plutôt du conflit de Hawks avec son ancien boss Howard Hughes).
Le combo Blu-ray/DVD/livre publié par Wild Side comprend également la version longue du film (6 minutes de plus) originellement sortie en salles. Hawks décida par la suite de faire un montage plus serré et en de supprimer certaines scènes. On lui en voudra pas – les scènes en question étaient redondantes. Il décide aussi de se séparer des séquences où on peut lire les pages d’un livre écrit par une main anonyme qui introduit différentes grandes étapes de la narration. Dans la version courte, ces séquences (sauf pour le tout début de l’intro) sont remplacées par une voix off, celle de Groot, qui livre l’ambiance générale au sein du groupe mais aussi ses propres sentiments. Enfin, au niveau de la bande son, exit les chants de cow-boy (sauf pour la séquence du départ du troupeau).
Bref, et c’est assez rare, on vous conseillera plutôt la version courte qui est d’ailleurs celle montrée par défaut sur le DVD et le Blu-ray, la version longue étant reléguée dans les bonus.
Coffret Blu-ray/DVD/Livre. Edition FR. Studio Wild Side (2015). Version originale sous-titrée en français et version française. Bonus : version longue, autopsie d’un montage (16mn). Livre « Howard Hawks » à la conquête du western » de Philippe Garnier (114 pages)
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