Premier film de Dario Argento, « L’uccello dalle piume di cristallo » est une belle réussite dont le succès artistique et commercial a été fondamental dans la vague de gialli qui s’apprête à submerger l’Italie

L’uccello dalle piume di cristallo (1970)

(L’oiseau au plumage de cristal)

Réalisé par Dario Argento

Ecrit par Dario Argento d’après le livre de Frederic Brownn « The Screaming Mimi »

Avec Tony Musante, Suzy Kendall, Enrico Maria Salerno, Eva Renzi, Umberto Raho…

Directeur de la photographie : Vittorio Storaro / Production design : Dario Micheli / Montage : Franco Fraticelli / Musique : Ennio Morricone

Thriller

Italie / Allemagne de l’Ouest

Sam Dalmas (Tony Musante), un écrivain américain installé à Rome assiste, un soir, à l’agression d’une jeune femme dans une galerie d’art. Déclaré témoin oculaire par la police qui enquête sur une série de meurtres perpétrés par un maniaque ganté, Dalmas décide d’effectuer ses propres recherches… 

Sam Dalmas (Tony Musante) est un écrivain américain en panne d’inspiration. Sur les conseils de son éditeur, il s’installe à Rome pour se ressourcer. Mais il n’arrive qu’à pondre un livre de commande sur les oiseaux, et s’apprête à rentrer aux USA.

Un soir en rentrant chez lui, Sam est témoin d’une tentative de meurtre dans une galerie d’art. Malgré ses efforts pour rentrer dans la galerie, il est témoin impuissant de la lente agonie de la victime. Heureusement, la police alertée arrive sur place et la victime survivra.

L’inspecteur de police Morosini (Enrico Maria Salerno) qui enquête sur une série de meurtres similaires, ne veut pas laisser partir Sam qui se voit confisquer son passeport. Il décide alors d’enquêter lui-même sur ces meurtres.

« L’uccello dalle piume di cristallo » est le premier film de Dario Argento et c’est une jolie réussite, l’un des plus beaux succès du giallo. Le suspense est bien là. Alors que c’est son premier film, Argento sait déjà jouer des décors et des effets de caméra pour instaurer une ambiance malsaine. Mais en plus il ajoute une pointe humour et une galerie de personnages secondaires plus grands que nature qui enrichissent son intrigue, par ailleurs rondement menée.

La galerie de personnages que nous offre « L’ulcello… » vaut son pesant de cacahuètes : de l’artiste peintre reclu mangeur de chats au boxeur assassin à la gueule cassée en passant par le proxénète bègue (qui dit « adieu » à chaque fin de phrase) ou l’informateur qui dit toujours non avant de dire oui…

A un peu moins de 30 ans, Dario Argento avait déjà à l’époque une expérience établie en tant que critique professionnel de cinéma (depuis ses 17 ans) et de scénariste (depuis ses 25 ans). Il avait ainsi signé les scénarios de plusieurs polars et westerns, mais aussi participé avec Bernardo Bertolucci au premier traitement de « C’era una volta il West » (Il était une fois dans l’Ouest, 1968)  pour Sergio Leone.

Quand il écrit le scénario de « L’ucello… », inspiré d’un roman de Frederic Brown « The Screaming Mimi », Argento décide rapidement que c’est lui qui doit le réaliser.

Il fallut tout l’entregent du père de Dario, qui avait un poste important  dans le milieu, s’occupant de la promotion du cinéma italien à l’international, pour persuader les producteurs de laisser sa chance à ce jeune homme qui n’était même pas passé par le stade d’assistant réalisateur.

Le tournage se révéla un casse-tête cauchemardesque pour Argento qui avait du mal à s’imposer aussi bien vis à vis de son acteur principal Tony Musante que de son équipe technique. Heureusement, le film fut un grand succès public et Argento enchaînera très rapidement avec deux autres gialli « Il gatto a nove code » (Le chat à neuf queues, 1971) et « 4 mosche di velluto grigio » (4 mouches de velours gris, 1971) avant de pondre le chef d’oeuvre du genre : « Profondo Rosso » (1975).

DVD FR. Studio CIDC INTERNATIONALE DE COMMUNICATION (2002). Versions françaises, anglaises et italiennes. Bonus : « Le giallo, autopsie d’un meurtre » : entretiens avec Dario Argento, Luigi Cozzi (réal.), Laurent Lombard (prof. université) , Jean-Baptiste Thoret (historien cinéma) et Bruno Forzani (réal.) (26′), Interview de Vittorio Storaro (chef op.) (14′), Galerie photos, Bande-annonce d’époque

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