Un bon giallo qui bénéficie de beaux décors, de jolies filles… et d’une leçon d’histoire de l’art !

I corpi presentano tracce di violenza carnale (1973)

(Torso)

Réalisé par Sergio Martino

Ecrit par Sergio Martino et Ernesto Gastaldi

Avec Suzy Kendall, Tina Aumont, John Richardson, Luc Merenda,…

Directeur de la photographie : Giancarlo Ferrando / Montage : Eugenio Alabiso / Direction artistique : Giantito Burchiellar / Musique : Guido De Angelis et Maurizio De Angelis

Produit par Carlo Ponti

Giallo

89mn

Italie

Plusieurs étudiantes de l’université de Pérouse sont sauvagement assassinées. Une jeune américaine Jane (Suzy Kendall) et Daniella (Tina Aumont), deux amies, décident de partir à la campagne.

Le film s’ouvre sur des femmes nues qui participent à une séance de photos érotiques et fétichistes. Puis un gros plant sur la toile d’un Christ crucifié. Dans une grande et superbe salle de cours, un professeur commente l’oeuvre devant un parterre d’étudiants. On est à Pérouse, l’une des plus anciennes universités d’Europe. Des jeunes gens suivent des cours sur l’art. La caméra passe sur l’audience en s’arrêtant sur ceux qui vont devenir les protagonistes de l’histoire. A la fin du cours, ils sortent, discutent avec le professeur et chacun s’en va par petits groupes. Une jeune femme part avec un garçon. On les retrouve le soir dans un endroit tranquille en train de faire l’amour dans leur voiture. Un homme masqué apparaît puis prend la fuite. Quelques minutes plus tard, les deux amants sont sauvagement assassinés.

Si le film débute à Pérouse, la deuxième partie du film se situe dans la campagne environnante. Dans ce très beau décor (très bien mis en valeur par le film), des jeunes femmes se font assassiner par un mystérieux tueur. Le point commun des victimes ? Ce sont toutes des étudiantes diablement sexy. Mais qui peut bien être ce tueur ?

Telle est la question, et le réalisateur Sergio Martino utilise les cordes du whodunit en nous présentant plusieurs candidats potentiels. En fait tous les personnages masculins du film ont un côté un peu inquiétant et lubrique. C’est pas très fin, mais ça fonctionne !

« I corpi presentano tracce di violenza carnale » est un bon exemple de giallo avec ses crimes violents (et quelques effets gore pas forcément très réussis d’ailleurs), ses jolies victimes sexy et très souvent dénudées,… S’il y a finalement un peu moins de gore que dans de nombreux films du genre (quelques meurtres se font même hors champ, un comble), le film est très érotisé avec de nombreuses scènes de nus. Bon, il faut dire que les actrices sont superbes, à commencer par la française Tina Aumont ou l’anglaise Suzy Kendall.

Sergio Martino est un réalisateur italien culte des années 70 et 80 qui a touché à tout selon les modes du moment : western, giallo, horreur, comédie, science-fiction,… Le film est produit par le célèbre producteur italien Carlo Ponti (La Strada, Docteur Jivago, Blow Up,…) et profite de moyens supérieurs à la moyenne du genre. Une version américaine, plus courte, ressert le film à l’essentiel, c’est à dire supprime les discussions sur l’art… et c’est fort dommage car elles font partie intégrante du charme de « Torso » !

En fait, la plus grosse reproche qu’on peut faire à « I corpi presentano tracce di violenza carnale » est son final, un peu expédié et pas très original.

L’éditeur The Ecstasy of Films, spécialisé en cinéma bis, nous offre une édition remarquable. Le film (à part quelques soubresauts de l’image aux 3/4 du films) est livré dans une très belle copie. Et l’éditeur n’est pas avare en bonus (interview, trailers, commentaire audio,…).

DVD ou Blu-ray FR. Studio The Ecstasy of Films. Version originale sous-titrée en français. Bonus : Commentaire audio du réalisateur et scénariste Sergio Martino (VOST), Interview de Sergio Martino, « Une violence charnelle entre refoulement et débauche » : Entretien avec Jean-François Rauger,…